lundi 25 octobre 2010

Une répétition générale ?

Le blocage par les grèves françaises du système d'approvisionnement en pétrole de la France permet de se faire une idée de ce qui va arriver dans quelques années en raison de la pénurie du pétrole annoncée au niveau mondial.

Le journal Liberation publie ce matin sur son site les déclarations de représentants du patronat et de la majorité gouvernementale sur le coût imputés, selon eux, aux mouvements de grèves.

"14h40. Les organisations patronales représentant les PME et les artisans jugent «irresponsable» de prolonger le mouvement de grèves, qui pénalise particulièrement, selon elles, les entreprises les plus fragiles.
«La reprise qui semblait poindre s’éloigne au fur et à mesure que la chienlit s’installe», déplore, dans un communiqué, la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME).
Pour l’Union professionnelle artisanale (UPA), «la pénurie de carburant est clairement la situation qui pénalise le plus les artisans et commerçants de proximité».

Relevons toutefois ici que les responsables de cette situation de pénurie sont AUTANT et même PLUS le gouvernement français de droite qui reste sourd aux revendications des grévistes et le patronat qui sera le principal bénéficiaire de la réforme des retraites contestée par les grévistes et les manifestants.

Le mouvement de grève qui à été amplifié par l'arrivée de jeunes manifestants lycéens et étudiants puis par celle des jeunes laissés pour compte, et jeunes chômeurs (issus des banlieues où le chômage des jeunes frôle parfois le taux de 20% en France!) a offert un spectacle particulier repris par l'ensemble des médias occidentaux. Lors de l'émission "Mots croisés" présentée hier soir sur une chaine française les représentants politiques ont donnés une représentation pitoyable qui montre leur incapacité à comprendre la réalité du monde qu'ils sont censés gouverner (ou, au minimum, "gérer"). Un sociologue tentait, sans beaucoup d'espoir, de rappeler le fossé existant entre le regard sur le monde des différents acteurs de la situation tandis qu'un journaliste invité, rédacteur du magazine de centre gauche "Marianne2" rappelait avec raison que les "adultes s'inquiètent d'une part lorsque les jeunes sont des "zombies cyber-dépendants" qui restent cloitrés seuls chez eux mais sont d'autre part, affolés lorsque les mêmes jeunes sortent collectivement dans la rue et s'intéressent à la chose publique".

Pour revenir à la situation pétrolière, une chose est frappante: c'est la fragilité du système occidental avec une pénurie minuscule de la divine substance.
Dans un rapport commandé par l'armées allemande (Bundeswehr) plusieurs experts du pétrole expliquent que très rapidement, dans un délai de quelques années d'ici, il manquera pour répondre à la demande, en augmentation continue de pétrole, la production annuelle de l'Arabie saoudite - qui est le plus grand producteur mondial actuel.

Les pays occidentaux, dont la France, seraient bien inspirés de rappeler à leurs gouvernants que le temps n'est plus "à jouer avec le feu" ni à rejeter sur les seuls grévistes la faute dont les uns et les autres sont largement responsables.
Le temps devrait être aujourd'hui à une réflexion et à une concertation globale sur les moyens de préparer une société de l'après "pétrole bon marché".
Avec ses contraintes incontournables :
Limitation de la mobilité individuelle.
Limitation raisonnée de la croissance.
Limitation de la consommation.
Mais avec ses opportunités incontournables :
Changement de philosophie politique.
Nouvelle recherche du bonheur.
Nouvelle vision du monde.
Nouvelles valeurs proposées à tous (toutes) et à chacune (chacun).
Possibilité pour la France de redevenir le phare de l'Europe et du monde sur une voie nouvelle, une révolution nouvelle et inéluctable pour un monde durablement possible.
"Ce souffle, cet espoir à donner aux français et au monde" comme disait Danton autrefois en parlant de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen fruit de la révolution française de 1789 - la France pourrait à nouveau l'insuffler au monde si les hommes (et femmes) politique n'étaient pas des boutiquiers et des comptables.



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