vendredi 23 octobre 2009

350 à Neuchâtel

Samedi 24 octobre à Neuchâtel

Sur la place du marché, le jour du marché fruits et légumes, rassemblement populaire autour d'une soupe à la courge :

- à 12h00 : LA PHOTOGRAPHIE, du haut d'un immeuble, des personnes volontaires pour former ensemble le nombre 350.
Venez vous joindre au groupe avec des couleurs vives et claires... (orange comme la courge, par exemple)

- ~11h30-13h30 : distribution de soupe à la courge, de production locale bien sûr, et information sur la signification de "350";

- ~11h30-13h30 : Carlos et ses potes réchauffent l'atmosphère par un concert de musique sud américaine (guitare, chant, percussion...)

Nous avons besoin de tout le monde pour la PHOTO...

...et aussi pour dire OUI à la nouvelle loi cantonale sur l'énergie le 29 novembre, un pas dans la bonne direction!

En savoir plus grâce à l'argumentaire pour la rénovation des bâtiments proposé en ligne par l'Office de l'énergie du Canton de Neuchâtel (sur leur site)

mercredi 21 octobre 2009

350

OBJECTIF 350


Cher Monde,


Ceci est une invitation à rejoindre un mouvement. À consacrer une journée à changer le monde.

Les scientifiques sont aujourd’hui unanimes : la crise climatique est le plus grand défi auquel notre civilisation est aujourd’hui confrontée . Ensemble, nous allons mobiliser le monde entier à la résolution de ce problème.

En nous rassemblant autour du 350, nous allons définir quelle sera notre direction à suivre en tant que planète. Le 24 octobre, nous allons nous rassembler dans des endroits emblématiques de toute la planète –depuis le Mont Kilimandjaro jusqu`à votre village ou votre ville, en passant par la Grande Barrière de corail. Nous allons nous assurer que le monde entier écoute notre appel.

Le mouvement vient à peine de commencer. Et nous avons besoin de votre aide.

Voici le plan: nous vous demandons, à vous, ainsi qu´a toutes les personnes de chaque pays de la planète, d´organiser une journée d´action dans vos communautés le 24 octobre. Il n´y pas de restrictions – pensez à des balades à vélo, à des rassemblements, des concerts, des randonnées, des festivals, des plantations d´arbres, des manifestations, et d’autres activités. Imaginez votre action en lien avec des milliers d`autres ayant lieu dans d`autres coins du monde. Imaginez le monde en train de se réveiller.

Si nous réussissons, le 24 octobre, nous allons envoyer un message puissant au monde entier : le monde a besoin des solutions climatiques que la science et la justice exigent.

On dit souvent que la seule chose qui nous empêche d´aborder le sujet de la crise climatique rapidement et de manière équitable est le manque de volonté politique. Et bien, la seule chose qui peut créer cette volonté politique est un mouvement mondial unifié -- et personne ne va créer ce mouvement pour nous. C´est aux individus ordinaires du monde entier de le faire. C´est à vous.

Déclarez donc un événement dans votre communauté le 24 octobre, et puis sollicitez l’aide de vos amis. Rassemblez-vous avec vos collègues ou bien avec votre groupe local militant pour l’environnement ou les droits humains, votre église ou synagogue, mosquée ou temple ; engagez des cyclistes, des agriculteurs locaux et des jeunes. Nous allons commencer à nous organiser partout dans le monde.

Avec votre aide, le 24 octobre, il y aura un événement dans chaque endroit emblématique de la planète – depuis les Grands Lacs de l´Amérique jusqu´à la Grande Barrière de corail en Australie-- et aussi dans des endroits que vous fréquentez tous les jours: que ce soit une plage, un parc, un terrain communal ou une mairie.

C´est maintenant qu´il faut s´engager. Voici les deux raisons pour lesquelles cette année est cruciale.

Tout d´abord, les pronostics de la science du changement climatique s´assombrissent chaque jour. L´Arctique fond à une vitesse surprenante, des décennies plus tôt que prévu. Tout sur cette planète semble fondre ou brûler, être inondé ou se dessécher.

Et aujourd´hui nous avons un chiffre qui exprime le danger : 350.


James Hansen – le climatologue de la NASA – et une équipe formée par d´autres scientifiques, viennent de publier une série de documents dans lesquels ils exposent le besoin de réduire la quantité de carbone dans l´atmosphère, de 387 parties par million affichées actuellement à 350ppm ou moins, si nous souhaitons « maintenir une planète semblable à celle où des civilisations se développent ».

Il y a un an, personne n’avait entendu parler de ce nombre – mais aujourd´hui il est clair que 350 peut très bien être le nombre le plus important pour l’avenir de la planète, l’étoile polaire qui guidera nos efforts pour refaire ce monde. Si nous réussissons rapidement à placer la planète sur le chemin des 350ppm, nous pouvons encore éviter les pires effets du changement climatique.

Ensuite, l’année 2009 est cruciale car l´opportunité politique d´avoir une influence sur nos gouvernements n´a jamais été aussi grande. Les leaders du monde entier se rassembleront à Copenhague en décembre prochain afin de préparer un nouveau traité mondial visant à réduire les émissions de carbone.

Si cette réunion avait lieu aujourd´hui, il en découlerait un traité qui serait tristement inadéquat. En fait, celui-ci nous offrirait un avenir dans lequel nous ne reviendrions jamais aux 350 parties par million - dans lequel l´augmentation du niveau de la mer s´accélérerait, dans lequel le niveau des précipitations commencerait à changer et les déserts à s’étendre. Un avenir dans lequel, les plus démunis d´abord, ensuite nous tous, et finalement toutes les prochaines générations trouveraient notre unique planète abîmée et dégradée.

Le 24 octobre, c´est six semaines avant les réunions essentielles de l´ONU qui se tiendront à Copenhague. Si nous faisons tous du bon boulot, chaque nation se posera enfin la question de savoir si le plan proposé pourra replacer la planète sur le chemin des 350ppm.

Ceci ne pourrait avoir de succès qu´avec l´aide d´un mouvement mondial - et cela commence à faire des vagues un peu partout. Des agriculteurs, des étudiants en Chine, et même des skieurs de la coupe du monde, ont déjà diffusé leur soutien aux 350ppm au monde entier. Des églises ont fait sonner leurs cloches 350 fois ; des moines bouddhistes ont formé le chiffre 350 avec leurs corps, ayant comme toile de fond l´Himalaya. 350 dépasse toutes les frontières de langues et de cultures. C´est clair et direct. Nous allons droit au but et proposons une base scientifique solide.

Le 24 octobre, nous allons tous soutenir le chiffre 350 – le symbole mondial représentant la sécurité climatique et le monde que nous devons créer. Et à la fin de la journée, nous allons placer des photos de nos événements sur le site de 350.org, et les diffuser au monde entier. Cette avalanche d´images conduira la question du changement climatique à un débat publique – et rendra nos leaders responsables d´un peuple mondial unifié.

Nous avons besoin de vous – le monde est grand et notre équipe petite. L´équipe de 350.org fera tout pour vous aider, vous fournira des modèles de bannières et de communiqués de presse, des ressources à diffuser au monde entier, ainsi que des outils qui vous aideront à construire un puissant groupe d´action local autour du climat. Et si vous avez besoin de soutien, vous pouvez joindre notre équipe centrale par un simple appel téléphonique ou bien par e-mail.

C´est comme un examen final pour les humains. Sommes-nous en mesure de réunir notre courage, notre engagement, et notre créativité afin de mener la terre vers une évolution stable avant qu´il ne soit trop tard ? Le 24 octobre sera le jour joyeux et puissant dans lequel nous allons prouver au monde que tout cela est possible.

Rejoignez-nous et signalez votre événement local aujourd´hui.

À bientôt,

Bill McKibben - Author and Activist- USA

Vandana Shiva - Physicist, Activist, Author - India

Sheila Watt-Cloutier - Inuit Indigenous Activist - Canada

David Suzuki - Scientist, Author, Activist - Canada

Bianca Jagger - Chair of the World Future Council - UK

Tim Flannery - Scientist, Author, Explorer -Australia

Bittu Sahgal - Editor of Sanctuary magazine - India

P.S. — Nous vous demandons de faire maintenant quelque chose de très facile. Faites suivre ce message aux gens qui pourraient être intéressés, même à ceux qui se trouvent loin.

Copier la lettre et la coller dans votre compte de messagerie électronique.

Merci

René Zaslawsky

lundi 12 octobre 2009

Objectif 350, courage !

Réponse à Monsieur Laurent Kurth suite à la décision du Conseil Communal Chaux-de-Fonnier de faire opposition à l'installation du parc Éolien du Crêt-Meuron.

Cher Monsieur,

Afin de sauver la planète pour nos descendants il nous faut diminuer le CO2 et faire face dans le même temps à la raréfication du pétrole. Il nous faut surtout atteindre l'objectif ambitieux de limiter la concentration de CO2 dans l'atmosphère à 350 ppm. (actuellement en 2009 celle-ci est de 387 ppm).

Seule une concentration de 350 ppm de CO2 garanti de ne pas réchauffer la planète de plus de 2 degrés C et de maitriser le rechauffement climatique à l'avenir !

Plusieurs pistes s'offrent à nous pour atteindre ces buts:

1. Diminuer la consommation.
Les programmes de rénovation et de construction selon la norme Minergie vont dans ce sens et sont heureusement soutenus dans notre canton.

2. Réduire nos déplacements individuels.
Le financement du TRANSRUN devrait permettre d'aller dans le bon sens si la nouvelle majorité de droite cantonale en comprend les enjeux.

3. Supprimer l'utilisation du pétrole, du charbon et se passer de l'Energie Nucleaire pour fabriquer de l'électricité.

Il est a préciser ici que contrairement à ce que l'on entend généralement la production d'électricité par le nucléaire thermique produit autant voire plus de CO2 que celle du thermique alimenté au pétrole, si l'on tient compte de l'énergie grise consommée lors de l'extraction, du transport, de l'enrichissement, du recyclage (sans compter evidemment le stockage au long cours sur plus de 50'000 ans des déchets encore fortement radio-actif. La demi vie radioactive du plutonium est de 28000 ans ! ).

C'est ici que les Parcs Éoliens du canton doivent nous permettre de passer le cap entre la situation actuelle et celle de demain, avec une consommation d'électricité qui va exploser ces prochaines années par le basculement des véhicules qui roulent à l'essence mais qui rouleront à l'électricité très prochainement.

Pour atteindre l'objectif 350, il va falloir faire face à cette augmentation de la demande inéductable sans devoir avoir recours à la construction d'une nouvelle centrale nucléaire en Suisse et sans devoir nous approvisionner à l'étranger dans des centrales nucléaires en France ou à charbon en Allemagne.

La population Chaux-de-Fonniere attend de ses élus de gauche, de sa majorité de gauche une maturité vis à vis de ces sujets fondamentaux pour nos descendants.

Elle attends des décisions qui tiennent compte de la réalité et qui soient motivés par l'intérêt public et non par les privilèges d'un petit nombre de personnes opposés au parc éolien du Crêt-Meuron par intérêt personnel et sans vision à long terme.

Le site du Crêt-Meuron est déjà défiguré par 2 parkings, par un remonte pente, et par une ligne à haute tension, d'autre part, il ne se situe, ni sur la ligne des crêtes protégée du mont d'Amin - Tête de Ran - Mont Racine, ni sur celle de la Roche aux Crocs, il est aussi hors du "périmètre UNESCO" et par conséquent la protection du paysage ne doit pas être un argument trop important ici.

L'autonomie énergétique RENOUVELABLE doit être atteint dans le canton de Neuchatel et dans ce but les parcs éoliens qui peuvent être construits sur les sites qui sont propices par une Quantité et une Qualité du vent doivent RAPIDEMENT être construits.

Dans quelques décénies, quand la technique des panneaux solaires photovoltaïques aura atteint sa maturité grâce aux travaux de l'université de Neuchâtel, entres autres, (rendement énergétique versus Energie grise pour les produire), il sera TOUJOURS POSSIBLE de démonter les éoliennes sans que l'atteinte au paysage en soit conséquente pour retrouver un canton viable où nos descendants auront plaisir a vivre en remerciant la vision à long terme du monde politique de leurs ancêtres qui siègent aujourd'hui au Conseil Communal.

Dans l'espoir que vous aller prochainement prendre la mesure des véritables enjeux qui sont les nôtres et que vous aller retrouver le courage d'agir sans vous enfoncer dans le "syndrome du Titanic" cher à M. Nicolas Hulot, je vous adresse, Cher Monsieur, mes salutations empressées.

René Zaslawsky


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jeudi 17 septembre 2009

Bravo aux Lycéens du Haut

Le changement de Cap voulut par une partie de la gauche se fait sentir:

Les transports publics plus tard.

L'enseignement de moins bonne qualité tout de suite !

Bravo donc aux Lyceens Chaux-de-Fonniers qui se révoltent contre les suppressions de postes dans l'enseignement entrainant la suppression des demi classes pour l'apprentissage des langues (conversation).

En France les réformes de l'enseignement ont de l'avance dans ce domaine de la péjoration de la qualité des cours et des manuels.

J'ai vu récemment sur "Youtube" un chercheur se plaindre de ce que les nouveaux manuels d'apprentissage du français soit conçus dans le but de permettre aux futurs lecteurs d'avoir la capacité de "lire un mode d'emploi", ce qui apparemment, "devrait suffire comme usage" pour les partisans de cette reforme économique de l'enseignement.

Il donnait comme exemple les nouveaux ouvrages d'apprentissage de la langue dont les textes lacunaires proposent des marques déposée et des slogans publicitaires comme objectifs d'exercices.

Une photo de lave-linge d'une marque précise illustre l'exercice où il est proposé la phrase suivante : "Avec ma ......., la lessive n'est plus une corvée."

La réponse correcte étant "la marque de la machine !"

En regardant ce clip, je me suis dit : je comprends pourquoi ces élèves ont de la peine à lire les sous-titres des films dont les dialogues demain pourraient devenir :

Isabelle Huppert (l'enlaçant): Carrefour Mon Bijou, Try to remember La Maison du Bricolage.

Tom Cruise (la regardant avec fougue) :
Danone, Best, Fraicheur de vivre Rikiki pas ouistiti.

Isabelle Huppert (suant à grosses gouttes):
EDF GDF SUEZ SUEZ ( Elle hurle) ESSO ES SHELL QUE J'AIME.

Tom Cruise : Hollywood ch'wing Home, Mon Cheri. Un tigre dans mon moteur, T'es la MAF que j'préfère !

Dans notre canton, où des Socialistes élisent un Liberal parce qu'il est Neuchâtelois tandis que notre conseillère nationale des Verts l'élit en plus "parce qu'après Aubert et Felber, Burkalter ça rime toujours avec "vert" (arcinfo)
(Affligeant !).

La gauche neuchâteloise par ce soutien cautionne aussi la politique économique menée au niveau cantonal par le parti libéral-radical.

Merci aux Lycéens Neuchâtelois révoltés qui redonnent un sens à l'engagement politique et sauve l'honneur de la gauche.





vendredi 28 août 2009

Au président de la Confédération...

"Un diplomate est un homme qui est payé pour tenter de résoudre les difficultés qui ne se seraient jamais présentées s'il n'y avait pas eu de diplomates."
Anonyme

J'offre cette citation au président de la Confédération

dimanche 29 mars 2009

Nous n'avons pas toute la vie devant nous pour agir !

Je me permet de vous faire partager le souci de Marc Jancovici, lu il y a quelque temps dans planete Terra et dans le Nouvel Observateur, et qui ne quitte pas mes pensées, raison pour moi d'être chez les VERTS:

"3 ans pour changer
Si nous ne faisons rien de significatif dans les trois ans qui viennent, le passif supplémentaire que nous allons prendre sur les épaules risque d’être extrêmement lourd. Les échelles de temps devant nous sont très courtes, notamment en ce qui concerne l’approvisionnement en pétrole.

La fin du Pétrole
La production devrait rester à peu près stable pendant 10 à 15 ans, et puis elle va se mettre à décroître significativement. Et comme toutes les énergies de substitution sont globalement plus chères que le pétrole, et/ou posent des problèmes majeurs pour fournir une offre en quantité équivalente, on va se retrouver dans un monde où l’approvisionnement énergétique va devenir de plus en plus contraint. Or, l’énergie est à la base de toutes les transformations du monde qui nous entoure, et donc de toutes les activités économiques. Dire que nous allons peut-être connaître une époque où toutes les transformations physiques seront freinées, c’est dire que, d’ici peu, l’évolution structurelle du pouvoir d’achat pourrait fort bien être de baisser.

Même si nous commencons à prendre le problème à bras le corps tout de suite, nous n’éviterons pas une partie de la claque. C’est très clair. Mais plus vite on s’y mettra, moins il y aura de malentendus et plus la stabilité politique aura de chance de se maintenir.

Parce que si nous n’imprimons pas une direction très forte au monde dans les quelques années qui viennent, les conséquences du problème risquent de dynamiter les institutions.
Le véritable enjeu est là. Une crise des ressources pourrait avoir raison de beaucoup de choses que nous considérons aujourd’hui comme acquises pour l’éternité, dont la démocratie, la paix… Personnellement, je ne suis pas très pressé de vivre l’expérience !

Il est temps d’avoir extrêmement peur. Nous avons tous bien rigolé jusqu’ici, mais à « crédit environnemental ». Maintenant il va falloir commencer à payer la facture. Et plus nous attendons, et plus elle va être lourde.

Les échanges physiques vont être globalement freinés parce que l’énergie facile va devenir difficile d’accès. Nos infrastructures sont construites sur le modèle d’un monde où l’énergie ne vaut rien. Pour nous affranchir de cette énergie facile, il va falloir détricoter une bonne partie de ce schéma. D’abord, dans un monde où l’énergie est plus difficile d’accès, il y aura probablement moins d’emplois de bureaux, contrairement à une idée courante. Avec moins d’emplois dans les villes, la valeur du foncier va baisser, en particulier en périphérie : cela n’intéressera personne d’acheter un logement là où il y a moins de travail qu’avant. Il va donc falloir mettre des centaines de milliards par an sur la table pour modifier les villes, probablement en supprimant une partie des banlieues actuelles, et refaire autrement les infrastructures et les logements. Il faut aussi organiser la migration intérieure des gens qui n’auront plus d’emploi de bureau ici mais pourront en avoir un « de production » là.

Tout cela signifie qu’il a beaucoup de choses à faire dans le domaine du bâtiment et des infrastructures. Du coup, il va aussi falloir toucher aux métiers, et mettre des dizaines de milliards sur la table pour qu’une partie des employés urbains deviennent plombiers, maçons, forestiers, artisans vanniers, agriculteurs, éleveurs de chèvres, bref ce qu’on veut pourvu que ce ne soit pas un emploi où l’on manipule juste de l’information. Il va donc falloir changer tout le système éducatif conçu pour garantir l’université pour tous dans un monde à l’énergie facile, parce que les machines ont supprimé les emplois d’artisan, d’ouvrier et d’agriculteur. Aujourd’hui, être maçon, c’est la honte, il faut au moins avoir fait Sciences-Po ! Sauf qu’avec une énergie devenue plus difficile d’accès, il y aura de moins en moins de jobs à donner à ceux qui ont fait des études universitaires pour occuper un emploi de bureau. Et il va bien falloir qu’ils fassent autre chose. Nous proposons aussi de mettre, dans tous les endroits où se prennent des décisions, des conseillers aux affaires physiques. Ils auraient un solide bagage physique et seraient capables de dire : "nous sommes désolés, mais votre plan, il ne passe pas faute de ressources suffisantes. Il ferait faillite."
(Quand je lis dans la presse) « on a encore quarante ans de pétrole devant nous ». (Et que je sais que) cette affirmation confond la date du maximum de production et le stock restant. (Je me dis que) cela ne prendrait pas de place de rectifier cette erreur répandue et qui va se payer très cher puisque nous avons en pratique 35 ans de moins que ce que nous croyons pour nous préparer à un immense chambardement."

A propos du même ouvrage dans le nouvel observateur...
Si nous y allons au canon, c'est parce qu'il faut se faire entendre. Nous n'avons plus le temps d'attendre ! L'échéance de la mutation énergétique n'est pas à l'horizon du demi-siècle ! Dans les trois à cinq ans à venir, il faut que nous soyons en ordre de bataille.

Sortant de soixante ans de paix et de croissance économique (sauf rares accidents), nous ne réalisons pas à quel point notre système socio-économique est menacé par l'inaction.

Sans dessein et sans un minimum de volontarisme partagé, nos institutions ne résisteront pas aux menaces à venir. La dépression économique trouve son origine dans la raréfaction des énergies fossiles. Depuis 1970, la chronologie est troublante : chaque forte hausse du prix du pétrole a été suivie d'une récession. La crise récente a été précédée par six ans de hausse quasi ininterrompue, ce qui a progressivement freiné toute l'économie. C'est normal, l'énergie est par définition l'unité de transformation du monde : sa hausse rapide freine les transformations physiques, et donc l'économie. Les entreprises et les ménages ont alors de plus en plus de mal à rembourser leurs crédits.

De surcroît, les banquiers ont amplifié le problème en titrisant les encours de prêts, ce qui a permis de repousser la crise en prêtant plus longtemps, mais au prix d'une explosion plus violente à terme. Sans modifications structurelles, notamment sur l'énergie, à coup sûr tout se reproduira, en pire. Que ceux qui se réjouissent aujourd'hui de la baisse du prix de l'or noir se souviennent qu'elle survient le plus souvent en période de récession...

3 ans pour changer !!!
Ce que nous allons faire pendant les trois ans qui viennent sera crucial pour le maintien d'un monde en paix. Les experts pétroliers affirment aujourd'hui que l'offre a atteint un maximum (ou le sera prochainement) et les compagnies pétrolières sont les seules à savoir combien le sous-sol renferme de pétrole : nous ferions bien de les écouter. Christophe de Margerie, le PDG de Total, multiplie les déclarations sur un plafonnement de la production d'ici à 2015 sous les 95 millions de barils par jour. Shell considère que le scénario «continuer sans rien changer» CONDUIT A UNE SITUATION INGERABLE AVANT 2020.
Le pic de production a d'ailleurs DEJA été ATTEINT PAR PLUSIEURS PAYS ((Etats-Unis, Venezuela, Indonésie, Russie, Mexique...) et en mer du Nord. L'Arabie Saoudite, tout premier producteur mondial, vit peut-être le sien actuellement.

Quant aux découvertes au large du Brésil, en Alaska ou ailleurs, elles sont dérisoires au regard de ce que nous consommons chaque jour. Nous ne pourrons pas tout faire en trois ans, mais il est impératif de définir très vite une stratégie claire pour piloter le changement.

A défaut de changer de modèle, on risque le retour au Moyen Age.

Mais la mère des batailles se joue sur le terrain de la consommation, à commencer par les bâtiments et le transport, qui absorbent 70% de l'énergie consommée.

Là, il faut se mettre au régime et donner un signal fort afin d'inciter les gens à adapter leur comportement. Il faut par ailleurs de l'argent pour former les artisans à la rénovation thermique ou aider les familles qui devront migrer sur le territoire, en quittant les zones périurbaines pour aller vers les campagnes ou des villes denses repensées. Un chantier colossal !

L'étalement périurbain est condamné à la ruine sous sa forme actuelle. L'automobile accessible à tous et la ter - tiarisation des emplois (marque des pays riches, gros consommateurs d'énergie) ont permis cet écartèlement géographique entre domicile, hypermarché et travail. Avec une énergie raréfiée et/ou hors de prix, c'est le chaos garanti.

En revanche, l'agriculture de demain aura besoin de plus de bras dans un monde moins énergivore. Mais rassurez-vous, il est peu probable que l'on revienne sur les acquis technologiques, comme ceux par exemple qui facilitent les communications.

Simplement, nous devrons abandonner l'idée d'acheter de plus en plus d'objets toujours plus périssables, voitures et téléphones compris. Pour le reste, en quoi vivre en démocratie et en paix, dans un logement isolé, avec un emploi axé sur la baisse de la consommation de ressources, en mangeant plus de poulet et moins de boeuf relève-t-il d'une régression majeure ?

Il faut la décroissance...
On peut créer de l'emploi même sans croissance : il suffit que la productivité baisse. C'est inacceptable dans un monde infini, que nous croyons être le nôtre, mais c'est acceptable dans un monde fini, dès lors que l'on a un projet, une vision.

Source in Manicore
Jean-Marc Jancovici entretien à propos de son livre "C'est maintenant ! 3 ans pour sauver le monde".

lundi 16 février 2009

Hello Twitter Users !

Only 3 years to save the world !
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;-)
Zaslawsky